baba pūjā
Il y a quelques mois, dans le cadre de Constellation (manifestation de préfiguration du Centre Pompidou - Metz), la galerie Octave Cowbell avait accueilli Kilo. Durant plusieurs semaines, ce rassemblement de graphistes internationaux laissa flotter, au vent des Parmentiers, le pavillon jaune et bleu qui, dans la langue universelle de la Marine, signifie «je veux entrer en contact avec vous». De l’imagination de cette ambassade artistique, et sous les pinceaux talentueux de Jean-Christophe Massinon, naquit également un personnage haut en couleur, Baba Pompon, dont la persistance, sur les réseaux sociaux d’Internet (http://www.facebook.com/baba.pompon), peut laisser croire à la possibilité d’une existence virtuellement éternelle…
De là à faire de Baba Pompon une idole, il n’y avait qu’un pas qu’Octave Cowbell n’a pas résisté à franchir. Détournement psychédélique d’une figure historique tutélaire, Baba se présente dès lors, dans le panthéon messin, en compagnie de sa divinité parèdre: Cloclo Pompon! La convocation de ce couple enchanté ne dénonce, pas plus qu’elle ne la célèbre, la «religion culturelle» répandue aujourd’hui au niveau planétaire. Elle joue plutôt avec ses codes et sa mythologie, accompagnant d’improbables rituels les réjouissances collectives qui entourent la décentralisation d’une institution des plus prestigieuses. Cultuelle, plutôt que culturelle, la pūjā en question n’est pas une parodie ; elle transforme l’espace d’exposition en un temple provisoire où Baba préside, du haut de sa gloire, aux destinées de ceux qui observent, d’un œil amusé et bienveillant, le génie d’une époque et ses manifestations locales.
En Inde, la Pûjâ (prononcer poudja), est une cérémonie d’offrande et d’adoration de la divinité.
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