Homophobie
En collaboration avec SOS Rascime et dans le cadre de Novembre de l’égalité.
Octave Cowbell présente :
14 - Galerie Octave Cowbell -18h
Revue Ultramoderne
15 - Peristyle de l’Hôtel
de la Ville de Metz - 18h
Violaine Higelin
& Joachim Biehler
30 - 21H Piano Bar la Scène
Collectif Let’s Dyke !
15 - Eglise des Trinitaires - 18h
Vanessa Gandar
& Vanessa Steiner
HOMOPHOBIE
Il faut savoir que seuls 25 pays dans le monde ont pris des mesures légales pour permettre l’épanouissement des homosexuels dans la vie sociale. En France, quelques mois après le vote, par l’Assemblée Nationale, de la loi dite « du mariage pour tous », il ferait bon pouvoir penser que l’homosexualité n’est plus ce « douloureux problème » qui tourmentait la population dans les années 60… Si l’on observe, certes, un progrès considérable (notamment dans les quartiers branchés, pour la population aisée des grandes métropoles), tel n’est, évidemment, pas le cas sur l’ensemble du territoire où agressions verbales et physiques, discriminations et humiliations en tous genres restent monnaie courante. De nombreux homosexuels disent ressentir un sentiment de mal-être et d’insécurité dont les hétérosexuels, même de bonne foi, installés dans une prétendue « normalité », ont du mal à prendre conscience. Chez les adolescents, pour ne prendre que cette tranche d’âge, la population homosexuelle présente un risque de suicide (ou de tentatives de suicide) 10 à 20 fois plus élevé que les hétérosexuels. Et, s’il est possible d’espérer que les mesures éducatives et juridiques finiront, dans les années à venir, par faire évoluer les mentalités, les préjugés homophobes et transphobes réclament, de la part de tous, une vigilance de tous les instants. Par ailleurs, que dire des 90 pays dans le monde où l’homosexualité constitue encore un délit, parfois puni de la peine de mort ? Et des 80 pays (dont certains en Europe) où l’homosexualité ne bénéficie d’aucune reconnaissance légale ?
À l’invitation de SOS Racisme, l’Association Octave Cowbell propose, du 14 au 30 novembre prochain, une réflexion en acte sur la question de l’homophobie. Pour Octave Cowbell, qui œuvre dans le champ de la jeune création artistique contemporaine, il n’est question ni d’assistance sociale ni de soutien psychologique… D’autres associations accomplissent avec compétence ce travail de terrain. Il s’agit plutôt, dans un esprit d’ouverture culturelle, de provoquer une prise de conscience, et de solliciter l’imaginaire des participants en leur proposant expositions et soirée festive. Sans prendre la défense d’aucun intérêt partisan, sans donner de leçons de morale, l’art contemporain demeure, malgré les pressions et les tentatives de censure, un espace de liberté où le genre et l’orientation sexuelle des individus peuvent s’exprimer, quitte à transformer l’injure homophobe en énergie créatrice. Octave Cowbell, galerie généraliste toujours en quête de nouvelles découvertes ne pouvait que s’engager dans ce combat politique (au sens noble du terme) pour la liberté. Grâce au soutien matériel de SOS Racisme, plutôt que de proposer une exposition unique dans son lieu habituel, Octave Cowbell a préféré fédérer trois projets ayant pour ambition de rayonner sur l’ensemble de la cité messine.
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Ultramoderne
Exposition à la galerie Octave Cowbell,
14 – 30 novembre 2013.
Vernissage le 14 novembre à 18h
Revue mais avant tout plateforme de rencontre, d’expérimentation et de réflexion à partir des questions sur le genre et ses représentations, Ultramoderne interroge pour cette exposition la notion d’ « homophobie » qu’elle souhaite prendre « de biais ».
Le terme « homophobie » possède une histoire récente – avec une première attestation écrite en 1971, sous la plume de K.T. Smith en langue anglaise et une entrée dans le dictionnaire français plus de vingt ans après en 1994 – mais riche et complexe, faite d’évolutions, de distinctions et d’extensions sémantiques. A minima, l’homophobie peut se définir comme étant « l’ensemble des violences physiques, morales ou symboliques visant les relations sexuelles entre personnes de même sexe, quelle que soit par ailleurs la signification donnée à ces relations » (Dictionnaire de l’homophobie). Cette généralité annoncée tend à masquer d’autres discriminations faites aux minorités sexuelles qui trouvent pourtant leur origine dans la même idéologie hétérosexiste dominante : celles, spécifiques, faites aux lesbiennes mais aussi aux bisexuels-lles, trans, etc.
Historiquement ce sont pourtant les féministes, les Noir-e-s, les trans, les travesti-e-s qui en portant les mobilisations contre les discriminations faites aux minorités ont participé au gain de visibilité des causes « gay » et « lesbiennes », d’abord aux États-Unis à partir de la fin des années 1960 avant que le mouvement d’émancipation essaime rapidement en Europe, Australie ou Amérique Latine. L’évènement symbolique des émeutes de Stonewall en juin 1969 à Greenwich Village, New-York, en est l’exemple même. Les revendications pour les droits civiques des minorités sexuelles entraient alors en écho avec les luttes des Amérindiens et des Noir-e-s aux États-Unis, des féministes radicales ou encore des opposants à la guerre du Vietnam, tous engagés dans le combat contre un État américain prônant une morale conservatrice, une pensée et une histoire blanches, coloniales et « straight » (Beatriz Preciado).
C’est cette multitude des corps et des sexualités gommée du débat sur la question de l’homophobie, de ses effets et enjeux, qu’Ultramoderne met en lumière pour cette exposition en investissant la galerie de manière plastique et poétique à la façon d’un mur d’expression libre ; car quand elle ne s’exprime pas par l’insulte, la violence symbolique de la discrimination s’exerce précisément dans le silence, dans l’absence d’image et de discours (Louis-Georges Tin). Le temps de l’exposition la galerie se transforme en agora où toutes les singularités auraient leur place et leur mot à dire. Elle devient alors en espace de confrontation et de mise en résonnance temporelle, historique, iconique et graphique : à partir d’images d’archives de mouvements de revendication jusqu’aux images de Pierre Andreotti où les corps féminins non moins présents dans l’espace public brandissent des banderoles rendues illisibles. À cette imperceptibilité contrainte de l’expression viennent répondre des mots, phrases disséminés dans l’espace. Ces oscillations entre présence et indistinction, corps et fantômes, parole et brouillage expriment autant de résurgences de la phobie latente qui empêche la multiplicité des expressions visibles pour ne laisser finalement qu’une présence sourde. L’histoire des minorités sexuelles n’est pas linéaire mais sinueuse, constituée d’une série de fluctuations entre visibilité et aveuglement.
Ultramoderne
Violaine Higelin
& Joachim Biehler
Exposition dans le peristyle de l’Hôtel de Ville de Metz
12 – 30 novembre 2013.
Vernissage le 15 novembre à 18h
Violaine Higelin
«Mauvais goût, mauvais genre. Violaine Higelin cherche à dépasser les conditions du par défaut. Au-delà d’une simple critique, c’est d’une mise au point sur ce qui nous entoure et sur ce qui nous constitue dont il est question ; Artifice et pacotille, c’est le caractère construit et discursif de nos attitudes qui est mis en avant, et ce particulièrement en matière d’identité et de genre. L’idée serait alors d’élargir le champ des possibles et de proposer des alternatives. Réinterprétation, relecture, recyclage, révision, parodie… Autant d’outils mis en œuvre pour constituer une nouvelle réalité, une réalité qui ne cache pas sa facticité. Mutation, transformation et potentialité – du corps, de l’identité, du monde ; tout peut être déconstruit et reconstruit, c’est un éternel va et vient entre variation et perpétuation de modèles préétablis. C’est le paradoxe d’une (impossible) volonté de se détacher complètement des codes qui établissent notre société et ses individus. Ce qu’il nous reste alors, c’est le choix, le choix conscient de notre position dans la société à partir de l’expression de nous-même.»
Joachim Biehler
Joachim Biehler est né en 1981. Il vit et travaille à Metz et Paris.
Joachim Biehler travaille en collaboration des artistes ayant une expérience et une carrière établies. Avec eux, il développe une pratique où photographie, performance, installation et vidéo sont au service de parodies et d’interprétations à la fois burlesques et critiques. Il pose par exemple avec la performeuse Gaël Depauw, avec les photographes Pierre & Gilles ou encore avec l’artiste interdisciplinaire Jean-Luc Verna. Trois artistes qui représentent pour lui des figures tutélaires, des mentors par rapport auxquels il souhaite trouver une place en tant que jeune artiste. Dans la continuité de sa réflexion basée non seulement sur ce rapport de filiation entre artistes, mais aussi plus largement sur le (star) système de l’art contemporain, il examine les rouages de la peopolisation des artistes. Il réalise une première série intitulée Like Project (2010-2012). Il se met à la recherche de portraits d’artistes sur Internet en se concentrant notamment sur les femmes artistes et les figures marquantes d’une mythologie à la fois personnelle et collective. Il retravaille ces images glanées sur la toile et incruste son visage à la place de celui d’Annette Message, d’Orlan, de Yayoi Kusama, de Karl Lagerfeld, de Tracey Emin ou encore de Jana Sterbak. La plupart des artistes choisis ont une pratique de l’autoportrait ou bien mettent leur corps en scène. La série met en avant une ambiguïté puisqu’il s’agit à la fois d’un projet constitué de portraits empruntés et d’autoportraits. À ce premier volet virtuel, Joachim Biehler construit une seconde proposition, Kiss the Artist (2012). Par souci de revenir vers « quelque chose de plus authentique », de quitter l’écran pour évoluer dans le monde réel, l’artiste, armé de son Polaroïd, part à la rencontre de ses confrères et consœurs pour tout simplement les embrasser.
Julie Crenn
Contre Nature
Samedi 30 novembre
21h - 2h, au Piano Bar La Scène
(rue des roches, Metz)
dans le cadre du novembre de l’Égalité
soirée de cloture des expositions HOMOPHOBIE, galerie Octave Cowbell
Miss Veronika
(Live Électro machine-voix)
https://www.facebook.com/pages/Miss-Veronikaveronika-Nikolic/86875926380?fref=ts
http://www.dailymotion.com/video/x36k23_miss-veronika-nuit-blanche-2007-ami_music
Natt
(Dj set)
https://myspace.com/allnattlong/music/songs
#27
(Dj set)
https://www.facebook.com/NumeroVingtSept?fref=ts
Let’s Dyke ! c’est avant tout la volonté d’aborder les questions de genres et d’identités, et ce à travers des événements culturels, pluridisciplinaires et hétéroclites. Ces manifestations sont envisagées comme un moyen de donner davantage de visibilité au mouvement et à la culture Queer, cherchant à redéfinir le(s) genre(s) et à élargir le champ des possibles.
Let’s Dyke! ne garde pas ses engagements dans sa poche et se réjouit d’avoir son mot à dire sur la question de l’homophobie en donnant une note festive aux événements tout en promouvant des artistes électroniques féminines.
L’association messine a été fondée par huit femmes, toutes avec des parcours différents. Mais à un moment, la question du genre s’est posée pour elles. Entendez par là aussi bien celui de savoir ce qui constitue leur sexe pour l’état civil, que celui de leur sexualité.
Elles n’ont pas eu envie de tomber dans le militantisme. « Nous voulions faire parler de la culture queer [N.D.L.R. : le queer cherche à échapper à la classification entre hétérosexuel et homosexuel] et LGBT par le biais d’événements culturels », expliquent Violaine Higelin et Chloé Grunhertz, deux des membres fondatrices. LGBT signifie lesbien, gay, bi et transsexuel. « Les questions que nous nous posons, de nombreuses personnes se les posent, de tous horizons », poursuit Chloé Grunhertz.
Les deux femmes en veulent pour preuve l’organisation de leur première soirée, Gender Fuck , en avril, au Royal, salle à la réputation « sulfureuse ». « Nous ne nous attendions pas à avoir autant de monde, se réjouit Violaine Higelin , trois cents entrées payantes pour un événement avec concerts, exposition, stand. »
Mélanger les publics
Une deuxième soirée est prévue à la rentrée de septembre, intitulée Parasite , sur le même principe, mais dans un autre lieu. « Nous voulons rester nomades, avec des endroits en dehors des circuits habituels », explique Violaine Higelin.
Leur démarche attire et colle à l’air du temps. Le Fonds régional d’art contemporain leur a ainsi proposé de clôturer en février prochain trois journées de réflexion consacrées au genre. Au carrefour du féminisme, de la réflexion et de la fête, Let’s Dyke ne risque pas de faire mauvais genre…
Julien BÉNÉTEAU. /
Républicain lorrain
Vanessa Gandar
& Vanessa Steiner
Exposition à l’église des Trinitaires
15 – 30 novembre 2013.
Vernissage le 15 novembre à 18h
Entre réflexion, réfraction et diffraction notre regard fige inconsciemment l’instant de cette onde fragile et insaisissable en la représentant toujours de la même manière.
La profondeur donnée habituellement à cet état par la force du vent est ici révélée par la monumentalité du lieu clos.
Jouant sur l’effet de surprise, elle déferle jusqu’à se briser au contact du sol et emporte dans son geste notre regard.
Vernissage : Vendredi 15 novembre 2013 à 18h Horaires d’ouverture :
du mercredi au dimanche de 15h à 19h
Eglise des Trinitaires à Metz
giri-collectif@hotmail.fr
SOS Rascime Moselle
La ville de Metz
Collectif Let’s Dyke !
Revue Ultramoderne
HOMOPHOBIE
14 novembre / 30 novembre
Revue Ultra Moderne
14 / Octave Cowbell
Violaine Higelin
& Joachim Biehler
15 / Peristyle de l'Hôtel de Ville de Metz
Collectif Let's Dyke !
30 / Lieu non communiqué
Vanessa Steiner /
& Vanessa Gandar
15 / Eglise des Trinitaires
Dans le cadre de novembre de l'égalité
en collaboration avec SOS racisme

Octave Cowbell
5 rue des Parmentiers
F-57000 Metz
info@octavecowbell.fr
www.octavecowbell.fr
+33(0)661 622 779
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